vendredi 12 octobre 2007

Pour l'amour du sport

En plein élan, tu t’arrêtes. Alors que ta course était magnifique, que ta victoire semblait tracée, te voilà athlète essoufflé et démotivé. Ton regard ne se porte désormais plus vers la ligne d’arrivée mais bien vers les tribunes où tu envies tous ces paresseux, ces soi-disant sportifs venus te soutenir. Pourtant, ce sport, Tu l’aimes. Oui tu l’adores mais voilà qu’après plusieurs années à le pratiquer, l’analyser, l’étudier, ton esprit se trouble. Envie soudaine d’aller ailleurs ? Par monts et vaux, de se promener, de cueillir les fleurs du printemps, d’ouvrir ton monde qui te semble soudain si hermétique. Mais te voilà tiraillé entre ton désir de liberté et ton amour. Tu aimes cette notion d’équipe, de duo avec ton entraîneur, celui à qui tu dois tant et qui te doit tant à son tour. Tu te démènes autant que lui pour remporter cette victoire qui n’est pas seulement la tienne mais aussi la sienne. Mais ça ne te dérangeait pas alors de partager.

Tel un amant lassé, tu quittes ton amour sans même un regard par-dessus ton épaule. Ne sens-tu donc pas la tristesse, la rancœur, cette impression d’avoir bâclé ta tâche ? Justement non car tu en as assez des tâches que tu assimiles désormais à tes corvées. Tu veux récupérer ta liberté alors pour la première fois de ta vie, tu cours à folle allure, tu élances tes jambes et tout ton corps pour t’échapper de ce circuit déjà tracé.

Qui es-tu sportif ? Un homme qui refuse de s’engager pour son amour. Simplement. Peut-être un jour arrêteras-tu ce marathon effréné pour enfin ouvrir les yeux ? Une fois ton désir de liberté assouvi, ton cœur désirera reformer une équipe. Ce sera trop tard alors.